Basilica of Saint-Martin d'Ainay
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Basilique Saint-Martin d'Ainay est une église romane située dans le quartier de la Presqu'île, au centre historique de Lyon, en France. Exemple emblématique de l'architecture romane, elle est inscrite sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO avec d'autres bâtiments notables du centre de Lyon, témoignant de la longue histoire de Lyon comme ville européenne importante et de son mélange unique de styles architecturaux.
Histoire[muokkaa]
Légende[muokkaa]
Les origines légendaires d'une église remarquablement grande, qui aurait pu se trouver sur ce site, sont mentionnées par Grégoire de Tours et pourraient être liées au récit d'Eusèbe de Césarée sur le martyre de Blandine, une jeune fille parmi 48 chrétiens jetés aux lions par les Romains en 177 dans l'amphithéâtre de Lyon. D'après Eusèbe, les lions refusèrent de la manger ; elle et les autres furent martyrisés néanmoins. Leurs os furent brûlés, jetés dans la rivière et récupérés en aval où les chrétiens survivants de la communauté les enterrèrent secrètement sous l'autel de ce que Grégoire appelle une « basilique de taille remarquable ». D'autres sites candidats pour la basilique des martyrs incluent l'église Saint-Nizier, en amont, et la cathédrale de Lyon, de l'autre côté de la Saône.
Abbaye d'Ainay[muokkaa]
Un prieuré bénédictin fut fondé sur la presqu'île de Lyon en 859. Lorsqu'il fut plus tard élevé au rang d'abbaye, de grands travaux de construction commencèrent : l'église abbatiale fut construite à la fin du XIe siècle sous l'abbé Gaucerand, consacrée le 29 janvier 1107 et dédiée à saint Martin de Tours par le pape Pascal II. Cette église est aujourd'hui l'une des églises romanes encore existantes à Lyon.
Le petit bâtiment avec ses murs massifs, sa tour de guet, ses ouvertures de fenêtres étroites et ses espaces pour de lourdes portes, semble avoir été construit à des fins défensives, reflétant les nombreux dangers de la guerre et des invasions violentes de la période de sa construction.
En 1245, lors du premier concile de Lyon, l'abbaye d'Ainay fut reconnue comme ayant la préséance sur 71 églises, abbayes et prieurés de Bourgogne à Provence, et fut ainsi l'une des maisons religieuses les plus puissantes de la région.
Pendant la Renaissance, le monastère possédait un port, l'abbé vivait dans un palais et les moines utilisaient des bâtiments substantiels, des cloîtres, un jardin et un vignoble. Peu à peu, la vie de la communauté cessa d'être monastique, en particulier une fois les abbés devenus commendataires et nommés par le roi. Le pouvoir temporel de l'abbaye continua, mais sa vie spirituelle s'évapora.
En 1562, pendant les guerres de Religion, les troupes du baron des Adrets détruisirent une partie des bâtiments, y compris le cloître ; l'église fut gravement endommagée. En 1600, le roi Henri IV séjourna à l'abbaye à l'occasion de son mariage avec Marie de Médicis qui eut lieu à la cathédrale de Lyon.
Communauté laïque, église paroissiale et basilique[muokkaa]
À la fin du XVIIe siècle, la communauté monastique avait cessé d'exister. L'église et les bâtiments restants furent remis à un chapitre séculier en 1685. L'église devint une église paroissiale et, le 27 janvier 1780, cessa d'avoir le titre d'abbaye.
Louis XIII y séjourna avec son ministre Richelieu, et Louis XIV y séjourna quatre fois.
Pendant la Révolution française, les locaux furent confisqués et nationalisés, et le palais des abbés fut détruit. L'église devint un magasin de grains, ce qui la sauva d'être également détruite.
L'église fut rendue à l'usage paroissial en 1802. Elle fut classée monument historique en 1844 et, au cours du XIXe siècle, fut restaurée dans un style néo-roman par les architectes Pollet et Benoît dans un esprit « roman pur », détruisant les derniers vestiges du cloître et l'agrandissant par l'ajout de chapelles latérales.
L'église fut élevée au rang de basilique par le pape Pie X le 13 juin 1905.
Architecture[muokkaa]
La basilique d'Ainay contient plusieurs styles architecturaux : la chapelle de Sainte-Blandine est préromane ; la structure principale est romane ; la chapelle de Saint-Michel est gothique ; et la restauration et l'agrandissement général du XIXe siècle sont de style néo-roman.
Néanmoins, malgré son histoire mouvementée, l'église conserve une véritable unité de style.
La nef mesure 17 mètres de large, et l'ensemble de la structure mesure 37 mètres de long.
Sépultures[muokkaa]
La basilique Saint-Martin est le lieu de sépulture de l'évêque John O'Brien de Cloyne et Ross en Irlande, lexicographe et antiquaire notable, décédé à Lyon le 13 mars 1769.
